Lorsque Gérald Harleux a commencé à jouer au football au C.O.Beauvais, il ne se doutait pas qu’un jour il se retrouverait dans un peloton cycliste. Supporter du Paris St Germain, il évoluait comme gardien de but et se rendait au stade à vélo deux fois par semaine pour les entrainements.

Au fil des jours, la petite reine est venue remplacer le ballon rond. C’est en faisant des ballades cyclotouristes du coté de Rainvilliers avec un copain d’enfance, ancien licencié cycliste, que Gérald s’est pris de passion pour le cyclisme. Les ballades à vélo étaient sympas mais cela commençait à manquer de vitamines, il fallait que Gérald passe à la vitesse supérieure.

C’est donc en 1977 qu’il signe sa première licence chez les cadets au VCBeauvais RN1. Les débuts furent difficiles mais Gérald est volontaire, les progrès ne tardent pas à venir. Il remporte sa première victoire à Quimcampoix en junior, échappé, devant un certain Dominique Bracq, puis récidive lors du challenge du littoral en Normandie.  

Dés lors la machine est lancée, Gerald a pris conscience de ses possibilités. Il accrochera de belles victoires à son palmarès. 12e du championnat de Picardie Junior suivi d’une 3e marche sur le podium au championnat de Picardie du contre la montre par équipe. Il s’essaie aussi sur la piste et décroche de nombreuses places d’honneur, même s’il ne se sentait pas aussi bien sur un vélodrome que sur la route.

De 1983 à 1985  il rejoint le club de l’AS Marissel où il côtoie des coureurs de valeur tel que Laurent Bzresinski ou autre Eddy Pauchet qu’il retrouvera quelques années plus tard en ufolep. Gerald est un baroudeur, souvent aux avant-postes, propulsé dans les échappées il tire toujours son épingle du jeu.

Puis ce fut un départ à l’armée où Gérald se cassera la jambe pendant une manœuvre ce qui le tiendra éloigné pendant quelques temps des pelotons cyclistes régionaux.  Parallèlement à la route il a pratiqué le VTT au BeauvaisTT pendant 10 ans, participant à des raids, notamment les 100 kms d’Amiens. On peut encore le rencontrer sur un mountain bike durant l’intersaison.

Après les années FFC, Gérald Harleux signe une licence ufolep au club de Troissereux avant de regagner celui de Pierrefitte la Poste, nous sommes déjà en 2002.  Gerald est revenu à la route avec une envie intacte de remporter de nouveaux succès et c’est ce qu’il fait. Avec un moral de cadet il intègre le club du VCBufo et remporte deux ou trois victoires, ceux qui le rassurent sur ses possibilités qui ne sont plus à démonter, d’ailleurs on lui dit souvent que sa profession de ripper l’aide involontairement dans son sport cycliste, car très physique.

Puis ce fut un passage remarqué au club d’Estrée St Denis où il passe de la troisième à la première catégorie en montant cinq fois sur la plus haute marche du podium.  En 2007 il portera à nouveau les couleurs du VCBufo où il retrouvera son copain d’entrainement. Lors d’une sortie ils évoquent ensemble la possibilité de franchir la ligne d’arrivée main dans la main, ce fut chose faite sur le critérium de Beauvais «La Bouticycle ». Un excellent souvenir pour l’un et l’autre, d’où le surnom des « frères pétards » c’est ça aussi l’esprit Ufolep !

Depuis deux ans, Gerald Harleux a signé dans un  nouveau club, cher à Didier Maquaire, le Sprinter Club de Rochy Condé présidé par Roger Dervillers. Il a déjà fait honneur à ses nouvelles couleurs avec une victoire à la Rue St Pierre. Gerald est un coureur courageux qui sait se faire mal en compétition. Toute proportion gardée on pourrait le comparer à Jackie Durand, l’ancien pro de la française des jeux, un baroudeur, un flahute  comme ils disent en Belgique. C’est peut-être la pratique du VTT qui lui a donné cette hargne de gagner, de bagarrer et d’animer la course, cet esprit de compétition qu'il a en lui.  Lorsqu’il a commencé à courir, certain entraineur lui ont révélé qu’il avait des dispositions athlétiques intéressantes pour la pratique du cyclisme de compétition, peut-être aurait-il fallut qu’il soit mieux conseiller pour passer un pallier et participer à des courses de haut niveau, quelquefois il suffit de peu de chose.

Cela dit, le vélo reste pour lui une passion avant tout et un loisir. La saison dernière, Gérald a participé au championnat du monde vétérans organisé en Belgique, un peu à l’image du mondial qui se déroule tous les ans en Autriche. Il terminera 9e et premier Français, une belle performance pour ce talentueux coureur qui n’arrête pas de pédaler puisqu’il s’entraine deux à trois fois par semaine. Gérald avoue qu’il ne fait pas vraiment le métier comme on dit dans le jargon cycliste et qu’il ne se prive pas, il fait seulement attention à ce qu’il mange mais sans plus. Quand on lui pose la question, quel regard portes-tu  sur le cyclisme professionnel ? il semble un peu désolé et dépité à la fois,  la mauvaise pub que certain média véhicule sur le cyclisme, n’est pas toujours une bonne chose pour notre sport.  Les pros font ce qu’ils doivent faire, c’est leur métier, avant d’ajouter «  je suis content quant un français gagne une belle course ou une étape du Tour » ne serait-ce pas un petit clin d’œil aux coureurs pro de la région ? 

Depuis cet hiver Gérald s’est activement préparé pour aborder le début des compétitions dans les meilleures conditions. Comme chaque année son objectif est de remporter une ou deux victoires et de représenter du mieux possible les couleurs du SC Rochy Condé. Son début de saison commencera fin février avec une course de classement dans la Somme toutes catégories et fédérations confondues avant d’enchainer à Pont St Maxence.

Attention ! Le  frère Pétard est prêt à faire feu !